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Docteur Youssouf Maïga Moussa
29 juin 2016

TERRORISME : la sécurité doit s’innover

Il nous semble que le philosophe Fukuyama avait tort de clore hâtivement l’histoire, car la nouvelle histoire qui est en marche, est celle de la lutte de deux classes antagonistes, l’Etat moderne et le terrorisme djihadisme, c’est-à-dire l’homo terroricus. Le dessein de la « classe djihadiste » est de faire sauter, dynamiter les Etats modernes. Aussi faut-il faire le distinguo entre « chariariser » qui est différent d’« islamiser ». Pour illustrer tout cela, nous nous appuierons sur un passage éloquent de Frantz Fanon qui permettrait aisément l’identité mathématique entre « chariarisation » et l’attitude de l’Eglise au temps de la colonisation : « L’Eglise aux colonies est une Eglise de Blancs, une Eglise d’étrangers. Elle n’appelle pas l’homme colonisé dans la voie de Dieu mais bien dans la voie de l’oppresseur. » (Frantz Fanon, Les Damnés de la terre, Paris, Gallimard, 1991, p. 72). Autrement dit, si on a bien  établi l’équation, nous aurons ceci : islamistes djihadistes = oppresseurs. La « chariarisation », a donc pour but ultime et criminel, de transformer des subjectivités libres en automates et en « béni-oui-oui qui opine » chaque phrase : « Allah Akoubar ! ». Les islamistes djihadistes font croire aux naïfs que tout ce qui leur arrive a été décidé par Dieu. Les individus qui acceptent ce fatalisme, ce fatum, acceptent du coup leur autodissolution décidée par Dieu. Ils se transforment en Zombies. Ainsi pourrait se comprendre, leur adiaphoria (indifférence), même au sort des enfants qu’ils enrôlent dans leurs troupes. Boko Haram n’a pas d’état d’âme pour transformer des enfants en bombes vivantes.

Les islamistes suivent une logique de déstructuration de la pensée, un lavage de cerveau au moyen de la crainte pour assujettir les populations dominées. Nous saisissons là, et avec clarté les desseins cachés des islamistes djihadistes ; car tous ces comportements, ces conduites nihilistes expriment la mort de l’autre, la destruction des Etats pro occidentaux, ou démocratiques. Etant donné que le couteau est sur la gorge des africains déjà victimes des exactions du terrorisme islamiste, et que « l’électrode est sur les parties génitales » pour nous exprimer comme Frantz Fanon, on ne peut plus être dupe sur les vraies intentions des islamistes.

Si dans la mythologie grecque, certains individus sont choisis par les dieux pour commettre des crimes, il n’en va pas de même pour les terroristes. Car Dieu, dans toutes les Ecritures n’a jamais exigé à de simples mortels de faire la guerre (le djihad) pour sa gloire personnelle. Ce Dieu qui est « Amour » dans toutes les religions monothéistes, et de surcroît avec tous les attributs que nous lui connaissons depuis les Livres sacrés jusqu’à l’Ethique de Spinoza, n’est pas un Dieu terroriste, ni Arès, le dieu de la guerre. Les individus qui prennent Dieu comme mobile, ou prétexte pour faire la guerre contre d’autres communautés religieuses, et même contre leurs propres frères musulmans, sont des impies au sens grec du terme. Pour faire œuvre utile, nous tâcherons d’exclure de nos propos le terrorisme étatique, pour nous appesantir sur le terrorisme groupusculaire, ou djihadiste, cause d’insécurité et de menace permanente aujourd’hui pour les Etats démocratiques. Cette analyse sera édifiante, car elle nous permettra de montrer comment se produit le processus de transformation d’un individu sui generis, en individu-terroriste.

L’environnement social détermine la transformation de certains individus d’islamistes radicaux en terroristes. Il est aisé de constater en Afrique_ au Sahel en particulier _ avec quelle facilité, n’importe quel quidam, du seul fait qu’il sait parler en public, galvaniser les foules et étaler son érudition religieuse, est porté au pinacle, au rang de prêcheur avec pignon sur rue, ou d’Imam de mosquée. Aux yeux de tous les crédules, il apparaît comme une star religieuse, à l’instar de Tariq Ramadan pour l’Europe.

Le dessein de ce djihadisme guerrier est de fonder des Etats islamiques au Sahel. Mais pour nous, il est d’une claire évidence que partout où existe des sectes islamistes, il y a toujours l’esprit de secte, de confrérie et de solidarité. Plus exactement de solidarité sectaire, ou islamiste. D’où la grande difficulté de les combattre militairement, mais d’appliquer la « contre offensive », ou ce que François Géré appelle le « contre-terrorisme », qui passe nécessairement par un autre lavage de cerveau, ce que nous appelons philosophiquement la paideia religieuse de nos concitoyens, au sens kantien du terme, où l’homme doit savoir se servir de son entendement afin d’éviter l’aliénation religieuse.

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