France et Sarkozy

De l’UMP de Sarkozy → aux Républicains

L’ex Président de la République française, Nicolas Sarkozy est ragaillardi par la nouvelle dénomination de l’UMP devenue « Les Républicains ». Selon le nouveau patron des Républicains, « les socialistes ont trahi la République ». Eux les socialistes de la France, qui se réclament de Léon Blum, et des autres résistants français sont aujourd’hui responsables des malheurs de la douce France. Ils n’œuvrent pas pour les intérêts de la République, de la France. Ils ne pourraient jamais être de vrais Républicains. Le discours de Sarkozy pour saluer cette nouvelle dénomination de l’UMP qui a suscité bien de controverses, intéresse globalement tous les régimes démocratiques dirigés par des socialistes, en Europe comme en Afrique. Si on considère en effet l’amitié qui existe entre le Président du Niger et celui de la France (François Hollande), force est de s’attendre à une récupération positive de ce discours de la part de l’opposition nigérienne, car l’UMP de Sarkozy incarne l’opposition française, qui ne s’oppose pas stricto sensu, mais innove, construit dans la perspective de gagner les futures élections présidentielles. Elle propose une véritable alternative, et est sûre de gagner la présidence comme l’opposition nigérienne contre les socialistes. Nous viendrions analyser cette gémellité de situation. L’opposition nigérienne peut en effet sauter sur cette aubaine métropolitaine pour crucifier son adversaire socialiste. Nicolas Sarkozy innove en matière politique, et donne le las pour les victoires futures.

La dernière sortie du chef de file de l’opposition sur le bilan des 4ans du gurisme, n’a pas suffi pour le crucifier. Il tient bon grâce aux répliques de Mohamed Bazoum, le pare-feu du gurisme. Tout le monde attend donc le fameux et fatidique Tome II du livre blanc (WHEN ?). En attendant la parution de ce Tome II, partant du discours de Sarkozy, il y a matière à ébranler l’ataraxie artificielle du gurisme. L’opposition nigérienne peut s’inspirer du docteur Sarkozy pour établir les mêmes vérités. Sarkozy soutient en outre : « Les socialistes ont rabaissé la République ». Eu égard à tous les malheurs que subissent les français, le Président Sarkozy des Républicains, a estimé que les socialistes français ont échoué. Cette remarque coïncide bien avec les propos de Seini Oumarou : « Il faut sanctionner démocratiquement le Président de la République Mahamadou Issoufou et le chasser purement et simplement du pouvoir pour incompétence notoire. ». Quand Sarkozy parle de « trahison », le Président Seini Oumarou du MNSD et chef de file de l’opposition en a déjà fait cas dans sa dernière déclaration pour caractériser la carte de visite du gurisme : « la trahison, la compromission et le renoncement constant aux convictions politiques font partie intégrante de l’arbre généalogique du régime en place. ». C’est à ces deux niveaux que nous percevons quelles similitudes de pensées entre nos deux hommes politiques. De même pour Sarkozy, implicitement, il est temps que le peuple français prenne conscience de l’échec du Hollandisme. Le Président Hollande dans l’entendement de Sarkozy doit reconnaître son crime de lèse-majesté : « la trahison ». Sarkozy n’emploie pas les termes de « haute trahison » des députés malgaches pour caractériser la gestion de leur Président Hery Rajaonarimampianina, mais de « trahison de la République ». Autrement dit, aux yeux de Sarkozy les socialistes ne sont plus dignes de représenter la France lors des futures élections. Le terme « trahir » a une portée gravissime dans le contexte occidental, car trahir peut faire signe à moult situations : trahir, c’est abuser du pouvoir ; trahir, c’est abuser de la confiance du peuple ; trahir, c’est déshonorer l’Etat. Chez les anciens Grecs, la trahison peut aller jusqu’à « l’atimie » : la privation du droit de cité très essentiel pour un citoyen bien né. La trahison peut aussi aller du bannissement, jusqu’à l’élimination physique des traitres.

Le terme trahison ainsi que nous le comprenons est grave de sens, et Sarkozy l’a employé à dessein, car la nouvelle appellation de l’UMP = Les républicains, vient faire ombrage, phagocyter le pouvoir réel du Président Hollande. Par cette dénomination, Sarkozy en réalité s’érige en véritable Napoléon sous couvert de l’appellation les Républicains. Nous sommes en réalité en face maintenant d’une République (des Républicains) dans une République (des français). Dans la praxis politique, il risquerait d’y avoir télescopage des titres ou des appellations : d’un côté le Président Sarkozy des Républicains, et de l’autre François Hollande Président des Français (et non de la République). Nous avons à peu près la même discordance des termes avec l’opposition constitutionnelle du Niger sous l’égide de Seini Oumarou, et les dissidents qui se réclament de l’opposition adoubés par le Président de la République. Il y a peu, les militants de l’opposition constitutionnelle et leurs leaders ont été caricaturés par l’autre camp d’apatrides, d’ennemis de la République, traités de tous les diables. Mais le discours de Sarkozy contre les socialistes vient rétablir la vérité, car les vrais Républicains in fine sont les opposants. Il s’ensuit donc qu’il y a gémellité de perspectives politiques, sauf que Sarkozy n’a pas souffert l’enfer comme le chef de file de l’opposition nigérienne qu’on gaze aux lacrymogènes, et à qui on dénie même ses droits constitutionnels les plus élémentaires.

A terme, pour Sarkozy, aussi longtemps que ce n’est pas lui que les Français porteront au pouvoir, quiconque exercera le pouvoir est simplement un français, mais pas un Républicain. De fait, seul lui Sarkozy est compétent pour gouverner les français unifiés en républicains. Si on est lecteur de Marie Le Pen, il y a bien des airs de famille entre les pensées du Front National et des Républicains, car chacun revendique à soi : la République.