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Docteur Youssouf Maïga Moussa
16 août 2015

Le message du Président Idriss Déby

Un courage politique

Quel homme ! Quel Président ! Quel guerrier africain ! Une denrée rare dans la gouvernance en Afrique. Cette génération de chef est en voie de disparition. Ce n’est pas ex nihilo que le Président Mahamadou Issoufou s’entend bien avec Déby : ils ont un feeling commun. Aristote dit bien que : « Ceux qui se ressemblent, s’assemblent ». Le Président Déby a asséné au monde entier la possibilité pour les africains d’assurer militairement leur propre sécurité, leur souveraineté sécuritaire. Epistémologiquement, Boko Haram est en matière politique (la science politique) une expérience cruciale. Le Président du Niger aux côtés de son homologue tchadien est dans le sens de l’histoire ; avec Déby ils font aujourd’hui la Nouvelle Histoire. Nous nous inclinons devant cet acte courageux, et reconnaissons honnêtement et intellectuellement une certaine vertu politique : la zététique de la sécurité (asphaleia) par le dirigeant constitue en effet une vertu dans la tradition politique grecque. Quelles que soient nos divergences idéologiques, et en l’occurrence la nôtre, fort critique en matière de gurisme, critique qui se voudrait cathartique, et ascétique politiquement parlant, devant certaines évidences bachelardiennes, on doit s’incliner.

Le Président Déby a tout dit en quelques formules viriles : « Shekau a été aperçu dans une attaque militaire, il a fui ». Il s’ensuit donc qu’il a peur. Il est en débandade. Ses dieux, ses démons, ses sorciers l’ont lâché. Pour le Président Déby, rien ne sert de se cacher, Shekau doit se rendre ou mourir comme ses compagnons. La détermination de nos deux chefs d’Etat est légendaire : Boko Haram (la secte), et Shekau (le chef) doivent mourir, et cesser d’exister : car Trop c’est trop. Le Président du Nigéria, Good Luck Jonathan a trop laissé faire. Le Président Mahamadou Issoufou a depuis fort longtemps, fait l’apôtre de cette guerre systématique contre les déstabilisateurs de la sécurité au Sahel. C’est sur ce versant sécuritaire, qu’il est bien d’apprécier son engagement là où certains chefs d’Etat se cloîtrent, ou sont poussifs. Le jeu en vaut la chandelle. Cette Nouvelle Histoire sera bâtie sur du sang. Il y a aura des morts en grand nombre de part et d’autre, mais du point de vue pragmatique, on n’assistera pas comme au nord Mali au retour sporadique des attentats. La détermination est ferme, car on parle bien du « Triangle du Feu » : Boko Haram est pris au piège entre trois (3) feux, trois Etats : Cameroun, Tchad, Niger. Le Nigéria ayant affiché les depuis des hostilités une sorte de palinodie, aussi-ce à juste titre que les experts ont tablé sur le concept de « Triangle du Feu » sans le Nigéria. Mais maintenant il est possible de redéfinir le concept de « triangle du feu », en des termes plus guerriers depuis le message-harangue de Déby : les 4 Mousquetaires contre Boko Haram.

Le message de Déby doit servir de leçon, et de modèle pour les autres chefs d’Etat. On a longtemps pensé que l’Afrique, voire la politique africaine ne vit et ne se conserve que sous tutelle de l’Occident. Le Tandem Déby-Issoufou a renversé bien de schémas, et de schèmes. Et cela peut déranger les autres, ceux qui ne croient pas au devenir historique et politique de l’Afrique. Or, les jeunes qui observent leurs dirigeants sont friands de virilité, d’hommes de poigne. Ce tandem peut donc constituer une nouveauté en Afrique, et permettra dans l’avenir que les futurs dirigeants se soucient plus de bien gouverner sans penser prioritairement à leur propre sécurité, à se « bunkériser » pour parler comme l’opposition nigérienne, mais à la sécurité de leur peuple. Mais cette sécurité doit passer nécessairement par le respect du statut constitutionnel de l’opposition, car l’opposition fait partie du peuple, et mérite respect. La paix entre l’opposition et le pouvoir est possible, si chaque bord parvient à se délester de son Ego, et de son amour-propre qui sont aujourd’hui les vraies entraves à la bonne gouvernance. Chacun accuse l’autre de mauvais, et au finish qui incarne le meilleur, le Bien ?

 

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