Seini Oumarou, « Abouba Albadé: fin du pugilat ?

Seini Oumarou, « Uppercut » Abouba Albadé

En politique comme dans les mathématiques, ils arrivent des erreurs à ceux qui manquent d’attention, qui confondent vitesse et précipitation. Or la précipitation en tant qu’action est un vice, un vilain défaut cause d’erreur. Dans l’ordre pratique, on parlera de quelqu’un qui agit mal, et qui se trompe. Albadé et ses compagnons ont-ils été de mauvais géomètres ? Devant la vérité du droit, on peut avancer qu’ils ont maximisé gros dans le gouvernement d’union nationale, espérant à la fin de l’entreprise rafler le jackpot aux côtés du Président Mahamadou Issoufou. La prudence et la sagesse de Seini Oumarou ont eu raison de la boulimie du pouvoir d’Albadé et ses compagnons. Ils croyaient faire ce qui était bien pour eux, mais ils ont par erreur de jugement nuit à leurs propres intérêts, en voulant faire mal. Avec du recul, on peut dire qu’ils ont mis leurs intérêts là où il ne fallait pas, car ils ont opéré contre les intérêts de la grande base : le Baobab MNSD, dans l’exacte mesure où, du fait de leurs comportements, certains militants ont souffert le martyr à Zinder ; en outre, à cause de leurs attitudes la grande famille MNSD fut contrainte de faire un congrès à l’extérieur de la ville. Pour toutes ces raisons et d’autres, les dissidents dont maintenant la liste est célèbrement connue, à savoir : Albadé Abouba, M. Zada, Wassalké. B, Alma. O, Amadou Salifou, Ada. C, Siradji. I, Hassane. N, Issoufou. O, ne sont plus dignes d’appartenir à la grande famille MNSD.

Le Vrai droit, ce 15 avril 2015 est tombé comme une vérité mathématique, irréfutable, à la grande surprise de ceux d’en face qui croyaient mordicus que le droit est leur propriété naturelle. D’aucuns en effet ont longtemps cru qu’Albadé du seul fait de son appartenance circonstanciée à la classe dominante, des plus forts, celle qui tripatouille les lois, force la justice à leur obéir, était d’office désigné comme Président du MNSD. Or, le denier jugement vient démontrer que le Droit au Niger n’est pas la chasse-gardée d’une certaine classe. En déclarant définitivement Seini Oumarou comme l’unique, l’authentique et légitime Président du MNSD, le droit vient réfuter la prétendue droit du plus fort de la justice du gurisme. La Force ne fonde pas le droit, car un droit du plus est injuste en face des lois positives, ainsi que nous le comprenons depuis Rousseau : «Force ne fait pas droit et on ne doit obéir qu’aux puissances légitimes ».

Le Vrai droit, a supplanté la justice made by guri système. Le dénouement de ce « boxing politique » par « uppercut » de Seini Oumarou sur Albadé et consorts, vient asséner la preuve que Seini Oumarou et sa base ont été de vrais légalistes, des patriotes respectueux des lois de leur pays. Contre l’autre bord, c’est la patience de Seini oumarou, sa non-violence Gandhienne qui font de lui un chef charismatique, qui lui valent aujourd’hui les honneurs de la justice, et le triomphe politique. Partout les militants du bord « Aile Albadé » et alliés ont vaticiné sur une probable défaite du bord Seini Oumarou, car l’Aile Albadé a vite crié à la victoire depuis que le Ministre de l’intérieur avait juste notifié avoir pris acte de la tenue de leur congrès, sans attendre le verdict du 15 avril 2015, qui est plus objectif, que le jugement, ou l’avis du Ministre de l’intérieur. Le peuple nigérien qui est aussi légaliste salue ce dénouement, encourage avec sagesse l’Aile Albadé de reconnaître avec fair-play ce verdict, et l’invite à déposer le tablier une bonne fois pour toute, car ils ont fait perdre trop de temps au vrai MNSD et trop de torts à leur Président.

Un échec n’est pas un mal en soi, mais qui sait repenser objectivement l’échec, le dialectiser, peut en faire une véritable leçon. Toutefois, faut-il le souligner, l’échec constituera une leçon  uniquement pour l’être doué d’entendement. Gageons que ce verdict sera cathartique et permettra à la politique nigérienne de mieux avancer sans trop de secousses. La plus-value de ce verdict, c’est qu’elle permettra en bonne justice de redonner au MNSD, et au Chef de file de l’opposition sa vraie place qu’on lui a expropriée au forceps. On peut espérer que c’est maintenant que la vraie opposition va reprendre ses couleurs, et son vitalisme que les dissidents ont concouru à annihiler, si le gurisme voudrait bien de la stabilité et de la tranquillité dans la citadelle. Le concassage finalement n’a pas eu lieu. Le MNSD a juste été égratigné. Le verdict du 15 avril 2015, effacera les plaies, et Sein Oumarou pourra enfin préparer les troupes pour le grand match politique de 2016. Le Grand Baobab reste l’inamovible et indestructible Baobab MNSD, et Seini Oumarou redevient officiellement le seul maître à bord du MNSD : le légitime. Ainsi que nous l’avons toujours fait voir au sens du concept, « être dissident » en politique est un mal nécessaire, mais limité dans le temps, car cette posture ne peut pas être indéfiniment productive. Avec plus de bon sens et de prudence, on peut s’en passer et rester fidèle à son parti d’origine. Le temps derechef a donné raison à Seini Oumarou contre la politique de division orchestrée par les dissidents et leurs alliés contre la forteresse MNSD. Ils étaient dans la stratégie machiavélienne de « la fin justifie les moyens ». Dans les sciences expérimentales comme en politique, le temps infirme, réfute ou confirme la véracité d’une décision, ou d’une stratégie. Celle d’Albadé et de ses compagnons n’était pas la bonne stratégique gagnante.

Du point de vue du droit, du Vrai droit, Seini Oumarou doit rentrer dans ses droits. La fin du « boxing politique » doit servir de morale comme dans les contes aux enfants. Aussi la question qui demeure : qu’adviendra-t-il alors de l’avenir de ses dissidents ? Leur avenir politique n’est-il pas proche ?

Pour sûr, l’apothéose politique qui devrait nécessairement sourdre de la décision dangereuse d’Albadé et des autres de participer dans le gouvernement d’union nationale de Brigi Rafini n’était pas advenue. Rejetés du MNSD, ils seront dorénavant des « électrons politiques », puisque le terme de « dissident » ne sied plus, pour faire valoir illégitiment du statut d’opposant. Leurs pulsions de destruction du MNSD seront subverties par la création probable d’un autre parti typiquement pro-Albadé. Sala Habi a créé courageusement son parti, Albadé et les autres doivent faire pareil. Que vive enfin la paix politique au Niger, et que le meilleur gagne en 2016.