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Docteur Youssouf Maïga Moussa
15 août 2015

Biopouvoir ?

 

Est-ce véritablement le peuple qui exerce le pouvoir ? L’opposition (les partis de l’opposition) a-t-elle aujourd’hui un droit de cité ? Sur quel modèle fonctionne effectivement le gurisme ?

Michel Foucault écrit : « La politique est la continuation de la guerre par d’autres moyens. ».

Quand par exemple le « collectif Sauvons le Niger » sort pour fustiger les dérives graves du gurisme, il y a lieu de s’inquiéter sur le devenir politique, particulièrement sur la situation sécuritaire. Nous savons depuis 1977 avec  Michel Foucault, que « désormais la sécurité est au-dessus des lois ». Cette pensée participe du constat amer d’une manifestation qui fut injustement interdite par la police pour des raisons de sécurité. Autrement dit, en période de grave crise, notamment celle qui frappe les Etats en général, à savoir : le terrorisme ; des mesures d’exception peuvent être prises même en violation des lois existantes. C’est cela la norme tant en France avec les « plans Vigipirates », qu’aux Etats-Unis avec le « Patriot Act », qui apportent atteintes aux libertés individuelles. Au Niger quelle est la norme ? Les Nigériens sont-ils absolument en sécurité ? L’angoisse plane de plus en plus avec les attaques guerrières de la secte Boka la plus terrible des « homo terroricus » (les Ogres), qui n’a pas d’égards pour les musulmans : attentats à la bombe dans un marché par une fille de dix (10) ans, attaques de mosquées, de bases militaires, razzias de personnes humaines, viols, kidnappings, etc. Le chapelet criminel de Boko Haram dépasse même les compétences du TPI (tribunal pénal international). N’est-il pas temps de faire comme les Romains ? Extirper tous les monstres humains de notre Civilisation, en vue de la fondation d’un monde Cosmopolitique vivable, tolérant et humain tel que souhaité, prophétisé par le philosophe Allemand Kant (Projet de paix perpétuel).

Lee citoyen Lambda n’est pas encore rassuré que le Président, et son gouvernement se soucient de la sécurité interne, car les discours du gurisme concourent à braquer, à exposer le Niger à toutes les menaces et attaques terroristes. Pour le chef de file e l’opposition, et celui de l’ARDR, le Président de la République se « bunkerise », militarise même un simplement déplacement dans sa capitale, pendant que son homologue du Bénin se promène tranquillement chez lui. La sécurité doit commencer chez soi, et c’est un impératif catégorique d’assurer d’abord la sécurité intérieure, c’est-à-dire faire en sorte que des attaques lâches telles que celles enregistrées à Ouallam et Tillabéry ne se reproduisent plus. Le Président aurait dû profiter de cette tragédie pour montrer définitivement à la face du peuple Nigériens que les forces de sécurité sont compétentes pour faire face à n’importe quel défi, et non pour des défilés militaires lors des cérémonies nationales. Il faut savoir ce qu’on veut : sécurité ou images politiques ? Trop d’images in fine ne contredisent-elles pas à long temps le « Dire et le Faire » ?

Le concept de biopouvoir est emprunté au philosophe français Michel Foucault faisait en son temps un diagnostic alarmant sur les dérives de l’Etat, notamment la démocratie dans le sillage d’Alexis de Tocqueville. « L’émergence biopouvoir » caractérise les Etats défaillants, et les Princes éclairés dissimulés sous les traits véritables de despotes éclairés. Personne ne peut nier l’évidence que Tarraya ne regorge pas de miltants très compétents dans divers domaines. En revanche ceux qui dirigent (les guristes) dévient de la vraie idéologie du partie, se transmuent et se transfigurent. A travers un socialisme d’apparat peut se loger un despotisme éclairé. Diderot dans les Réfutations d’Helvétius affirme en effet que « Le gouvernement arbitraire d’un Prince juste et éclairé est toujours mauvais. Ses vertus sont la plus dangereuse et la plus sûre des séductions ». Pour les Leaders de l’opposition, le gurisme s’est métamorphosé en autocratie et en despotisme éclairé. Il n’est plus un Etat Providentiel, mais un gurisme éclairé, dans l’exacte mesure où aujourd’hui  il emploi la méthode terrible de « concassage » des partis de l’opposition, une méthode décriée anti Constitutionnelle et anti démocratie par ‘opposition. Cette méthode drastique a pour vertu de conjurer d’ici 2016 l’élection d’un Leader reconnu de l’opposition à la Présidence. Le biopouvoir –pouvoir sur la vie- caractérise en effet le gurisme car il y a intention délibérée, manœuvres visibles-invisibles d’effacer une opposition politique de la course au pouvoir. Il y a sans conteste retour à une force d’état d’exception au sens de Giorgio Agamben, si on entend par exception le fait de « capturer quelque chose d’extérieur » : en l’espèce « le concassage matérialisé », ou de remettre en cause l’essence même de la démocratie.

Aujourd’hui force est de convenir que le paradigme de la sécurité est devenu l’exception, car au nom de l’exception, c’est-à-dire la sécurité, l’Etat peut suspendre le droit, peut se mettre au-dessus des lois. De manière panoptique, le gurisme ne voit plus les enfants du peuple, les vrais travailleurs du peuple, qui s’échinent chaque jour au soleil, qui sollicitent de meilleures conditions d’existence. Ce gurisme s’est retiré du peuple : « il est à côté d’eux, mais il ne les voit pas ; il les touche et ne les sent point… ». Tout pour lui seul. D’un mot l’injuste peut justifier dans la Citadelle du Père Protecteur : l’injustice. Ainsi peut se comprendre rationnellement l’ordre naturel (donc Bio) du gurisme.

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