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Docteur Youssouf Maïga Moussa
16 août 2015

La corruption politique

Récemment, l’ANLC (Association Nigérienne de Lutte contre la Corruption) a initié une rencontre-sensibilisation sur la corruption politique. Ce n’était pas de la vaticination, ni de la divination, mais cela participe certainement d’une sorte d’intuition Bergsonienne, voire une connaissance réelle, empiriquement de la nature vorace, vénale de nos hommes politiques ; plus prompts à mal agir, à dénaturer la bonne gouvernance, qu’à respecter les règles d’or du jeu démocratie. La corruption c’est entendu, est un mal gravissime car partout où elle prend forme et racines, elle vient gangréner la chose, ou le système en question.  La prestigieuse institution démocratique à savoir la CENI, est sans conteste au paroxysme de l’insécurité politique, de l’insécurité démocratique. La corruption au sein de la CENI entache et entame la qualité future de sélections. L’opposition à travers son porte parole Ousseini Salatou est donc en droit de s’insurger, et de fustiger le comportement des individus ayant reçu des sommes d’argent pour s’entendre de manière maffieuse sur le Chronogramme des élections. Pourquoi faut-il toujours s’attendre au Niger à l’irruption de la corruption dans chaque interstice du pouvoir, dans tous les coins et recoins des affaires administratives ?

Ainsi qu’il apparaît, et le temps a effectivement donné raison à l’ANLC, la corruption est immanente à l’activité politique, en particulier au niveau des hommes politiques. Sont-ils potentiellement plus portés à la corruption que n’importe quelle corporation dans la Cité ? Quand cette corruption vient de la Majorité au pouvoir, n’est-ce pas encore gravissime ?

L’opposition nigérienne, tout comme la société civile authentique (car nous faisons la différence avec la société civile inféodée au pouvoir, qui font les valets, et les mercenaires) et la presse oppositionnelle ont toujours mis à nu le caractère très corruptible et corruptionnel du gurisme. Et le chef de file de l’opposition lors de chaque déclaration accuse le Président de la République d’être le Maître, le chef d’orchestre de la Corruption made in Gurisme. De fait, quand la tête est pourrie, quand le sommet brille par la corruption  comme une praxis (pratique) normale, il n’y a pas lieu de demander aux autres, aux pauvres militants d’exceller dans les vertus : honnêteté, respect du droit et de la loi (Zinder par, où des prisonniers recouvrent la liberté grâce au pouvoir des autorités locales), moralité, équité, etc. N’est-ce pas le gurisme lui-même qui aime s’encanailler (abriter des gens malhonnêtes) ? 

Quand une institution telle que la CENI est truffée de membres vénaux, corruptibles, l’organisation des élections libres et transparentes risquerait de se corser mal. Le porte parole de l’ARDR, Ousseion Salatou est dans le vrai en exigeant à la HALCIA de sévir, car l’opposition a une liste de personnes ayant « palpé » les prétendus 100 000f Cfa pour bénir le chronogramme des élections.

Dans une de ses fables, Esope, met à nu la mauvaise gouvernance qui participe des mauvaises conduites (des vices) qui se sont invétérées au cours des années, c’est-à-dire difficiles à extirper. « Une femme avait épousé un ivrogne. Pour le guérir de son vice, elle inventa la ruse suivante : après avoir attendu que son mari, abruti par l’ivresse et comme mort, eût sombré dans l’inconscience, elle le chargea sur son dos pour le porter au cimetière, où elle le coucha avant de se retirer. Quand elle estima qu’il devait être dégrisé, elle revint et frappa à la porte du cimetière. « Qui frappe à la porte ? » demanda l’ivrogne. « C’est moi, le gardien qui vient porter le pain des morts », répondit la femme. « Ce n’est pas de pain, mon cher, mais du vin qu’il te faut m’apporter », s’écria le mari : « je n’aime pas t’entendre parler de manger au lieu de boire ! » Alors sa femme, en se frappant la poitrine : « Hélas, pauvre de moi ! Même ma ruse n’a servi à rien… Ah, mon homme ! Non seulement tu ne t’es pas corrigé, mais tu es tombé encore plus bas : ton vice te colle à la peau ! ». La leçon de cette fable correspond  à l’identique, comme les deux pièces d’une médaille aux hommes politiques qui nous gouvernent. Ceci pour dire que la corruption politique est une réalité dans notre vie politique. Même si elle est difficile à être éradiquer (même l’éducation est empoisonnée aujourd’hui par ce fléau), il faut continuer comme l’ANLC à la sensibilisation et encourager la HALCIA à bien remplir historiquement sa fonction dans une démocratie qui se voudrait émergente. 

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Docteur Youssouf Maïga Moussa
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