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Docteur Youssouf Maïga Moussa
23 juin 2016

Les Renaissances ?

Historiquement, la renaissance correspond à ce vaste mouvement intellectuel et artistique qui a commencé à la fin du XVe siècle en Italie et s’est étendue au XVIe siècle à toute l’Europe. Nous pouvons citer quelques figures marquantes dont une particulièrement que tous mes amis lecteurs et mes élèves connaissent si bien : Nicolas Machiavel, notamment son excellent ouvrage: Le Prince. On peut citer aussi Montaigne, la Boétie, Thomas More en philosophie. En littérature : Erasme, Rabelais, Shakespeare, etc., et en peinture et sculpture : Leonard de Vinci, Michel-Ange, Raphaël, Dürer, etc. C’est à cette période que seront construits les principaux châteaux de la Loire. Le nec plus ultra de cette période, c’est le retour de la vie intellectuelle à la culture gréco-latine. Superbe, me diriez-vous ! Mais nous, au Niger avec nos deux Re-naissances Acte I et Acte II, vers où allons-nous ? Et c’est vers le retour à quelle culture intellectuelle héritée de notre Histoire ? Il y a eu un vibrant hommage à feu Diori Hamani, mais quelle sera la suite ? Il faudrait bien, dès lors qu’on avait commencé avec une grande figure de notre histoire politico-littéraire, de penser à tous les autres. Gageons que ces divers hommages, ne resteront pas au seuil de l’image, mais enclencheront un véritable retour aux valeurs, au respect des aînés, des biens de l’Etat, au mérite dans l’administration, à l’altruisme, à la cohésion nationale (Zaman Lahiya, cher à feu M. Djermakoye Adamou), au patriotisme sincère, non versatile, non mercantile et mercantilisé, bref à la real culture, en mettant plus de moyens et de sérieux dans l’Ecole et l’Université.

Rappelons que du point de vue philosophique, la renaissance a accordé une place centrale à l’humanisme, et comme son non l’indique, priorité fut donnée à l’homme dans l’univers. De fait, parler aujourd’hui de Re-naissance I et II, c’est nous semble-t-il articler adéquatement  socialisme+humanisme, afin d’asseoir dans le réel, une démocratie hautement civilisée, car dans le concept de renaissance chère aux guristes, nous percevons bien le mouvement dialectique : re+naître. Politiquement, opter pour une devise de la « renaissance culturelle », c’est oser proposer une gouvernance meilleure, que celles des régimes antérieurs. Mais, quand une renaissance quitte son lit antique et naturel (l’humanisme), pour se transformer en une sorte d’Unique et sa propriété : le règne unique de ceux qu’on appelle couramment les guristes, nous ne sommes plus dans la correspondance sémantique des termes, et même dans l’esprit de la renaissance du XVe siècle.

Au Niger, la Renaissance (I) a été saluée, rêvée comme le nouvel El dorado pour les nigériens, mais les partitions, voire les actes ont été mal joués par des acteurs qui ont changé d’habits au quart de tour. Une certaine presse parle même de socialisme stalinien, qui ne se soucie point de l’humain, ni du salus populis (bonheur). Mais, osons croire à un miracle avec l’Acte II (renaissance culturelle). Il est possible de rattraper les erreurs, si les acteurs se donnent bien la peine de jouer la dernière pièce sur fond d’une belle mélodie à la Beethoven.

Pour plier cette réflexion, retenons avec Thomas More que l’Utopie est possible. La Renaissance I et II peut transformer l’Utopie, en faisant en sorte que les SN soit une réalité, que le Barrage de Kandadji soit une réalité, que les Universités soient dotés de moyens humains et matériels, que tous les médecins puissent travailler dans de meilleures conditions et bien rémunérés, que la baisse du prix du carburant soit une réalité pour le grand bonheur de tous les Nigériens, etc. Voilà succinctement, notre compréhension de la renaissance dans une démocratie normale. Machiavel écrit : « Il y a si loin de la manière dont on vit à celle dont on devrait vivre qu’en étudiant que cette dernière, on apprend plutôt à se nuire qu’à se conserver » (Le Prince, chap. XV).

 

 

 

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